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10. Le récit d’une vie : un bel héritage
Bordeaux, le 30 octobre 2010Le souvenir des morts
Je ne sacrifie pas au rite funéraire
Qui concentre la foule au sein des cimetières.
A ceux qui sont partis vers d’autres horizons
Ne faudrait-il penser qu’à la morte saison ?
Sur les tombes glacées trônent les chrysanthèmes,
Marguerites des morts qui chuchotent « je t’aime »
A date convenue. On verse un arrosoir,
Une larme essuyée dans le coin d’un mouchoir.
Moi je suis biographe et grave la mémoire,
Laissant sur le papier une page d’histoire,
Si les morts n’ont plus d’âge et n’ont plus d’avenir,
Ils ne restent vivants que dans nos souvenirs.
Mais le temps, tel le vent qui érode la dune,
Creuse dans le passé de profondes lacunes.
Il souffle sur la vie de ceux qu’on a chéris
Jusqu’à la recouvrir de poussière et d’oubli.
Ils ont appareillé pour le dernier voyage,
Accosté quelque part en un lointain rivage.
Sur le quai, délaissés, de ces êtres perdus
Nous gardons seulement des souvenirs confus.
Si des biens matériels nous faisons le partage,
Le récit d’une vie est un bel héritage…
A ceux qui sont partis vers d’autres horizons
Ne faudrait-il penser qu’à la morte saison ?
H.B.
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