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5. Laisser une « trace de sa vie » à notre époque
Bordeaux, le 16 juin 2010Bonjour,
En ce 16 juin 2010, je pourrais bien sûr coller à l’actualité et vous parler du Mondial de football, mais tous les médias en font leurs choux gras… J’ai donc décidé de consacrer ce billet à un tout autre sujet.
À notre époque où les moyens de communication sont devenus nombreux et sophistiqués, curieusement, les échanges se sont appauvris. Nous vivons à l’heure des SMS, des e-mails, du téléphone portable et des iPhones.
Loin de rejeter le progrès et l’intérêt de ces techniques modernes propices à une communication instantanée, je regrette pourtant que ces moyens destinés à l’échange rapide d’informations ponctuelles prennent petit à petit le pas sur la relation directe et chaleureuse et sur le bon vieux langage écrit dont l’empreinte est durable et moins superficielle.
«T où, A+, Biz » peuvent-ils remplacer la véritable conversation qui permet à chacun de s’exprimer, ou la narration écrite avec affection des événements de la vie, du souci qu’on a de l’autre, des sentiments qu’on éprouve ?
Je veux bien être moderne et je crois vivre avec mon temps, mais je ne pense pas qu’il faille renoncer à des échanges plus profonds et plus authentiques. Un SMS est bien pratique pour fixer une heure de rendez-vous, prévenir d’un retard, donner une information précise, et je ne me gêne pas pour en user de temps à autre, refusant toutefois l’écriture phonétique, sauf cas d’urgence.
Ces embryons d’échanges s’envolent comme les paroles et cette communication éphémère ne permet pas d’exprimer des idées, des sentiments ou des événements. Je ne suis apparemment pas seule de cet avis puisque la plupart des gens qui me sollicitent pour écrire leur biographie expriment le souhait de laisser une trace de leur vie à leurs proches, voire le témoignage d’une expérience particulière qu’ils désirent publier pour la partager avec d’autres ou les informer.
En tant qu’écrivain biographe, je reçois des mots chargés de mémoire auquel je donne, par mon travail d’écriture, une forme ordonnée et durable, celle d’un livre qui permettra de transmettre ces témoignages personnels et d’enrichir l’histoire familiale.
Je lutte à ma façon contre l’oubli des valeurs essentielles, contre la déshumanisation du monde moderne et si, pour ce faire, je mets à contribution ma capacité d’écoute et mon stylo, à l’ancienne, je n’hésite pas à utiliser des moyens techniques avancés comme l’ordinateur, le dictaphone, l’imprimante laser ou le scanner pour numériser des documents : ce modernisme ne me semble pas déplacé, bien au contraire. L’intelligence se définit comme la faculté d’adaptation aux circonstances et aux conditions dans lesquelles on vit et il est normal que l’écrivain public du XXIe siècle sache mettre la technique à son service pour être plus efficace.
À une époque où tout est éphémère et destiné à la consommation immédiate, beaucoup d’entre nous cherchent un ancrage plus solide et plus durable. Or, écrire le récit de sa vie est une façon de s’enraciner profondément et de donner à ses proches des repères stables dans un monde en évolution.
Oui, au XXIe siècle, écrire son autobiographie, ou la faire rédiger par un écrivain, est un acte qui revêt plus d’importance que jamais dans un univers où la mondialisation prend le pas sur l’individu, où l’exigence de rentabilité ne nous laisse guère le temps de nous arrêter pour faire le point sur notre propre existence, où l’histoire de chacun est éclipsée par celle de « Stars »…
À bientôt,
H.B.