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9. Ma vie professionnelle (II) : biographe
Bordeaux, le 03 octobre 2010Bonjour,
Dans mon billet de septembre j’avais évoqué pour vous mon rôle d’écrivain public. Ce mois-ci, comme je vous l’avais annoncé, je compte vous entretenir de mon activité de biographe, celle qui occupe l’essentiel de ma vie professionnelle et que j’exerce avec un enthousiasme qui ne se dément pas au fil du temps.
Le métier de biographe me permet de satisfaire à la fois l’intérêt que je porte spontanément aux autres et mon goût immodéré pour l’écriture, ce qui est déjà beaucoup.
J’y trouve aussi le moyen de contribuer à la transmission de la mémoire. Oui, je crois qu’il s’agit d’un acte particulièrement important à une époque où les familles se dispersent ou se recomposent, où les anciens vivent souvent loin de leurs enfants et petits-enfants et n’ont que rarement l’occasion de parler de leur expérience, de raconter leurs souvenirs et l’histoire de la famille. La vie moderne nous fait perdre de vue notre enracinement et nos repères et je suis fermement convaincue que la transmission de la mémoire est un facteur d’équilibre primordial pour celui qui la transmet comme pour ceux qui en reçoivent le témoignage. Dans la course qu’est la vie, la passation du « témoin » est nécessaire. Il m’est d’ailleurs souvent demandé de « laisser une trace de ma vie »et je constate que mes clients trouvent du bonheur et un certain apaisement à la réalisation de leur autobiographie.
J’aborde chaque biographie comme une aventure nouvelle qui m’entraîne à vos côtés sur le chemin de votre vie.
C’est d’abord une rencontre, toujours différente, une prise de contact, un échange qui nous permet de décider (ou non) de travailler ensemble. Il faut que le courant passe, quelles que soient nos différences, pour que notre collaboration soit satisfaisante. Cette découverte de « l’autre » me paraît toujours intéressante.
Vient ensuite le temps de la réalisation du récit de votre vie, une sorte de « navette » entre les moments que nous passons ensemble à évoquer vos souvenirs et ceux que je passe seule à l’écriture de votre biographie.
Je fonctionne comme une éponge : je vous écoute attentivement, je vous questionne parfois, je prends des notes, je m’imprègne de votre parcours, de votre personnalité, de votre façon de vous exprimer. Puis, je m’installe seule à mon bureau pour me livrer au travail de l’écriture : l’éponge que je suis restitue ce qu’elle a absorbé, car je dois être fidèle à votre récit et au ton que vous souhaitez lui donner afin que vous vous reconnaissiez dans ce que j’écris pour vous.
Nous avançons d’abord pas à pas, mais, au fil de nos entretiens, j’apprends à mieux vous connaître et nous sommes de plus en plus productifs et efficaces.
Le travail de biographe familial est une école de modestie, puisqu’il s’agit d’être seulement la plume des autres, discrètement cachée.
Mais, en dehors de votre satisfaction, très importante pour moi, savez-vous que vous m’apprenez beaucoup et que je trouve de l’intérêt et des enseignements dans la vie de chacun, même quand vous croyez avoir mené une existence somme toute assez banale ? Je ne m’ennuie jamais avec vous et je découvre en vous, bien souvent, une étonnante richesse intérieure qui me ravit. Nous faisons un bout de chemin ensemble et c’est toute une aventure !
A très bientôt !
H.B.
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