16. Ecrivain public, familial ou privé, biographe, nègre littéraire ?

Bonjour, 

Une fois n’est pas coutume, je commencerai ce billet par une charade, un jeu un peu passé de mode :

-      Mon premier coule chichement pour les cruciverbistes

-      Mon deuxième est une démonstration moderne et abrégée

        Mon tout reçoit votre visite. 

Oui, vous êtes bien sur le site de RUE DES MOTS, « ru » – « démo » pour la charade que je vous ai servie en entrée… Si vous n’allez pas plus loin, je l’aurai bien cherché !

Le plat de résistance de ce billet ?  Quelques réflexions sur les termes utilisés pour définir ma profession : écrivain public, écrivain privé, écrivain familial, biographe, nègre ou nègre littéraire…

 Je mets ma plume au service des autres et, plus spécialement, de ceux qui souhaitent écrire le récit de leur vie.

•  Ecrivain public est une dénomination large qui regroupe toutes les activités d’écriture.  
•  Ecrivain privé ou écrivain familial me convient mieux puisque l’essentiel de mon travail consiste à laisser une trace écrite de la vie d’une personne ou d’une famille.
•  Biographe (ou écrivain biographe) : ce mot, issu du Grec, définit précisément mon métier puisque, au sens littéral, il me désigne comme quelqu’un qui « écrit la vie ».
•  Nègre (ou nègre littéraire), terme employé par Alexandre Dumas, a un petit côté facétieux qui ne me déplaît pas non plus : je suis souvent amenée à participer à l’écriture de romans plus ou moins autobiographiques et je suis membre du réseau NPI (Nègres pour inconnus)…

 Mais pourquoi diable tous ces termes-là qui servent à désigner une profession largement pratiquée par des femmes sont-ils tous masculins ?

 On a récemment tenté de féminiser (peu harmonieusement, à mon goût) « écrivain » en « écrivaine », mais je me vois mal m’annoncer comme « écrivaine publique » (mauvais genre, non ?), « écrivaine privée » ou « écrivaine familiale ».

On ne dit pas non plus « une biographe » mais « un » biographe (qui peut être femelle ?).

Le terme de « nègre » est tout ce qu’il y a de plus masculin et le mot féminin « négresse » a un  autre sens.

Je me borne donc à constater que la langue française est passablement sexiste, plus lente encore à évoluer que la société…

 

A bientôt ! dit le nègre qui en est une.

 

H.B.

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